Prise en charge

L’endométriose nécessite une prise en charge lorsqu’elle a un retentissement fonctionnel (douleur, infertilité) ou lorsqu’elle entraîne une altération du fonctionnement d’un organe 4.

Traitements médicaux

La prise en charge médicale de l’endométriose douloureuse, basée essentiellement sur des molécules anti­gonadotropes et des antalgiques en l’absence de désir de grossesse des patientes, constitue la première étape thérapeutique.

En effet, selon les dernières recommandations de la Haute autorité de santé et du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (HAS/CNGOF 2018), le traitement médical sera toujours à privilégier dans un premier temps car il est moins invasif que la chirurgie. Il doit être revu régulièrement ou dès l’apparition de nouveaux symptômes ou l’aggravation de symptômes connus.

Choisi en concertation avec la patiente, il tient compte des contre­indications des médicaments, de leurs effets indésirables possibles et de l’état de santé de la personne.

La discussion avec les patientes de l’impact potentiel sur la fertilité et du report du projet de grossesse est particulièrement pertinente dans le contexte de l’endométriose, qui a un impact intrinsèque sur la fertilité.

Traitements non hormonaux

  • Antidouleurs.
  • AINS (anti­inflammatoires non stéroïdiens).

Traitements hormonaux

  • Contraception hormonale combinée.
  • Progestatifs (dispositif intra­utérin hormonal ou par voie orale).
  • Agoniste de la GnRH (+ add back thérapie).

Chirurgie

La chirurgie est une option thérapeutique efficace pour le traitement des douleurs pelviennes et de l’infertilité.

Deux modalités chirurgicales peuvent être envisagées :

  • La chirurgie conservatrice, définie comme l’exérèse de lésions endométriosiques sans ablation de l’utérus et / ou des ovaires. Elle peut être :
  • complète (sans lésions endométriosiques résiduelles)
  • ou incomplète (avec lésions endométriosiques persistantes après la chirurgie).

La grossesse peut être envisagée peu de temps après la chirurgie.

  • La chirurgie définitive, qui comprend l’ablation de toutes les lésions endométriosiques, associée à une hystérectomie concomitante avec ou sans ovariectomie.

La chirurgie de l’endométriose est réalisée par cœlioscopie opératoire, sauf dans de rares cas d’endométriose profonde avec des lésions multifocales et de nombreuses chirurgies antérieures, qui pourraient nécessiter une laparotomie.

Limitations de la chirurgie :

  • Taux élevé de récidives (exérèse incomplète des lésions)
  • Complications sévères, en particulier en cas de chirurgie d’endométriose profonde (par exemple : infection postopératoire, fistule recto vaginale, dysfonctionnement intestinal…)
  • Effet négatif potentiel sur la réserve ovarienne après une cystectomie laparoscopique d’endométriome

Après la chirurgie, un traitement hormonal postopératoire est nécessaire pour prévenir la récidive de la maladie et de la douleur (tant que la patiente n’a aucun désir de grossesse).

Le bénéfice de la chirurgie pour les patientes endométriosiques souffrant d’infertilité est un sujet débattu actuellement.